Concurrence
et hausse du dollar obligent, les manufacturiers s’intéressent davantage au
développement des compétences du personnel. Dans un contexte plus exigeant et
complexe, la réussite repose de plus en plus sur une main-d’œuvre bien formée.
Les représentants des travailleurs consultés (une quinzaine) ont manifesté
encore plus d’intérêt que les employeurs lors du sondage réalisé sur une base
qualitative par le Comité sectoriel à l’hiver 2006.
Cette section de l’enquête exprime la préoccupation des entreprises
en matière de perfectionnement à l’échelle nationale, par région et par métier.
On a demandé aux fabricants de préciser l’ampleur et la nature des besoins de
formation entre décembre 2005 et avril 2006 à l’occasion d’une consultation
téléphonique.
Une nécessité
Les manufacturiers se préoccupent de plus en plus de la formation de la
main-d’œuvre. Leur besoin criant n’est pas sans fondement, car selon les
résultats de l’enquête, près de trois fabricants sur quatre éprouvaient des
besoins de formation en 2005-2006.
Besoins de
formation dans les entreprises
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
n = échantillon
Compétences des travailleurs
difficiles à développer
En
2005-2006 chez les organisations interrogées, le manque de temps ou de
personnel lié à l’organisation des activités de perfectionnement (62 %),
tout comme le remplacement des personnes à qualifier sans ralentir la
production (58 %), constituaient les deux obstacles majeurs au
développement des compétences des travailleurs. L’enquête fait également
ressortir le manque d’intérêt chez les employés (31 %) et les cours non
disponibles ou mal adaptés (27 %). À noter que l’estimation et
l’évaluation des besoins de perfectionnement (24 %) et le manque d’outils
adaptés à la formation en milieu de travail (22 %) figuraient parmi les
autres difficultés à surmonter pour accroître la compétence de la main-d’œuvre.
Difficulté de
développement des compétences
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
n = échantillon
Les meilleurs moyens
L’accompagnement (coaching) ou formation sur le tas
(93 %) constitue de très loin la principale méthode de formation utilisée
par les répondants. Le sondage d’opinion mené auprès des représentants des
travailleurs (15) l’a confirmé. Suivent les ateliers, les travaux pratiques ou
les cours durant les heures de travail (36 %) ainsi que le
remboursement total ou partiel des dépenses de formation (27 %).
Moyens
privilégiés de formation des employés
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
n = échantillon
La formation est très majoritairement
donnée par le personnel de l’entreprise. Ce que corroborent les résultats de la
consultation tenue auprès des représentants des travailleurs (15). En revanche,
37 % des entreprises font appel à des consultants ou à des formateurs du
secteur privé. Seulement 11 % d’entre elles optent pour la formation dans
un cégep et 7 % pour une université.
Ressources de
formation utilisées
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
n = échantillon
Les attentes
Une question du sondage portait sur les attentes des entreprises
envers le Comité sectoriel. Dans une proportion relativement similaire de
45 % à 50 %, les responsables des ressources humaines et dirigeants
contactés ont souhaité pouvoir bénéficier de guides de formation accessibles en
milieu de travail, d’un soutien dans l’élaboration des activités de formation
et d’un logiciel de gestion des compétences (45 %).
Une moins grande proportion de répondants souhaiteraient utiliser des outils d’évaluation des besoins de formation (37 %) et
obtenir de l’aide dans la qualification des formateurs en usine
(34 %).
La
consultation conduite auprès des représentants des travailleurs (15) à l’hiver
2006 dénote un très net préjugé favorable à la formation. Tous
les moyens cités dans le tableau ci-dessous ont recueilli l’assentiment de
73 % à 80 % des répondants syndiqués. Seule exception : le
logiciel de gestion des compétences a reçu l’adhésion de deux personnes sur
trois. Compte tenu du caractère peu représentatif de l’échantillonnage, les
données doivent évidemment être considérées sur une base qualitative.
Presque tous les représentants des travailleurs interrogés
estimaient que le principal écueil à l’enrichissement des compétences, c’est le
manque de temps ou de personnel pour organiser les activités de formation. Ils
étaient en outre nombreux (60 %) à mentionner l’insuffisance d’outils
adaptés au milieu de travail et la difficulté de remplacer la main-d’œuvre en
formation.
Attentes envers le Comité sectoriel
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
n = échantillon
Palmarès des besoins de formation
L’enquête du Comité sectoriel propose quatre palmarès relatifs aux
besoins de perfectionnement à l’échelle nationale. Le premier est d’ordre
général. Les trois autres ont trait aux types de besoins : compétences
professionnelles, organisationnelles et compétences de base.
Le tableau (top 10) des métiers ci-dessous, pour lesquels les
entreprises sondées ont manifesté le plus de besoins de formation, place en
tête les contremaître, ébéniste industriel, ébéniste,
peintre-finisseur, opérateur de machines à commandes numériques.
Palmarès des
métiers ayant des besoins de formation
Titre des métiers |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins de formation pour ce métier |
Nombre d'entreprises où ce métier existe |
Pourcentage des entreprises exprimant des besoins de formation pour ce
métier |
Contremaître |
122 |
273 |
44,7 % |
Ébéniste
industriel |
96 |
215 |
44,7 % |
Ébéniste |
96 |
215 |
44,7 % |
Peintre-finisseur |
90 |
207 |
43,5 % |
Apprenti
ébéniste |
77 |
153 |
50,3 % |
Opér. de
machines à commandes numériques |
76 |
168 |
45,2 % |
Dessinateur-concepteur |
68 |
164 |
41,5 % |
Opér. de
machines industrielles |
66 |
158 |
41,8 % |
Préposé à la
finition |
48 |
111 |
43,2 % |
Apprenti
opér. de machines industrielles |
46 |
99 |
46,5 % |
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
Soixante-dix pour cent (70 %) et plus des entreprises
interrogées ont exprimé des besoins sur le plan des compétences
professionnelles pour ces métiers :
Titre des métiers |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins pour ce métier en matière
de compétences professionnelles |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins de formation pour ce métier |
Pourcentage des entreprises exprimant des besoins de formation pour ce
métier en matière de compétences professionnelles |
Ébéniste |
71 |
96 |
74,0 % |
Peintre-finisseur |
67 |
90 |
74,4 % |
Opér. de
machines à commandes numériques |
60 |
76 |
78,9 % |
Dessinateur-concepteur |
53 |
68 |
77,9 % |
Opér. de
machines industrielles |
48 |
66 |
72,7 % |
Technicien
de production |
30 |
38 |
78,9 % |
Responsable de
la qualité |
26 |
35 |
74,3 % |
Ébéniste
industriel |
22 |
30 |
73,3 % |
Programmeur |
21 |
27 |
77,8 % |
Estimateur |
20 |
27 |
74,1 % |
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
Quarante pour cent (40 %) et
plus des entreprises interpellées ont signalé des besoins en matière de compétences
organisationnelles pour ces métiers :
Titre des métiers |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins pour ce métier en matière
de compétences organisationnelles |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins de formation pour ce métier |
Pourcentage des entreprises exprimant des besoins de formation pour ce
métier en matière de compétences organisationnelles |
Contremaître |
54 |
122 |
44,3 % |
Directeur de
production |
30 |
66 |
45,5 % |
Assembleur-ajusteur |
27 |
68 |
39,7 % |
Manutentionnaire |
21 |
49 |
42,9 % |
Représentant
des ventes |
21 |
52 |
40,4 % |
Source :
Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
Trente pour cent (30 %) et plus des
entreprises contactées ont souligné des besoins au chapitre des compétences
de base pour ces métiers :
Titre des métiers |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins pour ce métier en matière
de compétences de base |
Nombre d'entreprises exprimant des besoins de formation pour ce métier |
Pourcentage des entreprises exprimant des besoins de formation pour ce
métier en matière de compétences de base |
Ébéniste |
33 |
96 |
34 % |
Ouvrier
d'atelier |
28 |
77 |
36 % |
Apprenti
ébéniste |
28 |
77 |
36 % |
Opér. de
machines industrielles |
23 |
66 |
35 % |
Assembleur-ajusteur |
22 |
68 |
32 % |
Manutentionnaire |
20 |
49 |
41 % |
Préposé à
l'emballage de produits finis |
19 |
42 |
45 % |
Préposé au
sablage |
18 |
47 |
38 % |
Assembleur
de portes et fenêtres |
15 |
44 |
34 % |
Source : Enquête du Comité sectoriel, 2005-2006
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